Charlevoix et Tour de Gaspésie 2019

De retour d’Europe au début juillet, on attendait plus que la fin des vacances de la construction pour entreprendre notre tour de Gaspésie, en passant par Charlevoix pour se remettre en jambes.

Départ prévu le 12 août sauf que ce matin là, il pleuvait abondamment tôt le matin et nous avions plus de 120km à parcourir pour atteindre Baie St-Paul. Un ami accepte de nous déposer à Sainte-Anne avec son pickup afin de nous épargner les premiers 50km sous la pluie. Génial, et la pluie se transformera en bruine à compter de midi. Comme a chaque année, nous serons hébergé chez notre ami David et son chien Benoit au Gite Terre et Ciel .

Nous partons tôt le lendemain en direction de St-Siméon, pour prendre le traversier de mercredi matin. Journée costaude avec les côtes des Éboulements et St-Irénée. 79km et 1500D+. On couche dans un B&B sympathique et comme les restaurants n’ont pas bonne mine, on décide de se cuisiner un spaghetti dans notre chambre.

Relive: De Baie-St-Paul à St-Siméon

On embarque sur le traversier de St-Siméon vers Rivière-du-Loup à 9;30h.  Il fait un temps magnifique, sans vent qui annonce une traversée calme et romantique!  Nous sommes le centre d’attraction au quai d’embarquement. Comme le tarif est gratuit pour les véhicules électriques, on tente à la blague d’obtenir une billet gratuit…mais il faut que le véhicule soit pourvu d’une immatriculation. Zut! un gars s’essaye!

Notre journée se terminera à Trois-Pistoles vers 14h. Nous y visiterons un musée de véhicules antiques pour tuer le temps en attendant de pouvoir se rendre chez notre Warmshower vers 19;30h.  L’attente est longue, assis sur une terrasse pour le reste de la journée. Nous serons accueillis dans une magnifique maison située en bordure du fleuve.  Nos hôtes warmshower, passionnés de vélos, viennent d’acheter un tandem Cannondale comme celui que nous avions avant d’acquérir notre Pino.  Ils l’ont équipé d’un moteur roue.

Au matin, nous reprenons la route vers Sainte-Luce-Sur-Mer. Arrivés à Pointe-au-Père, je prend une photo devant le célèbre sous-marin.l’Auberge de Ste-Luce étant complet, nous dormirons la première nuit chez Irène qui n’a qu’une roulotte à nous proposer.  Notre première expérience! Lorsque Claudette prenait sa douche, je voyais l’eau couler sous le plancher de la roulotte. Plutôt ordinaire, même si Irène était bien sympathique!
Son annonce disait qu’elle était situé à Ste-Luce avec vue sur la mer… mais c’était plutôt à 7km de là, à Pointe-au-Père avec une vue sur la cour.

Le jour suivant, il y a eu un chalet qui s’est libéré à l’improviste à l’Auberge Ste-Luce et nous avons sauté sur l’occasion. La propriétaire, Danièle, est devenue une amie au fil des ans.    

J’adore cet auberge car nous y séjournions en famille à chaque été lorsque j’étais enfant.

Les déjeuners et le café à l’Auberge sont gastronomiques.  On s’installe sur la terrasse vers 8h et on savoure le moment.  Vers 9h, un couple de cyclistes à la table voisine nous interpelle et demande si nous sommes les 2 tandémistes. On a bien rigolé et notre discussion s’est poursuivie jusqu’à midi.  Nos nouveaux amis ont manqué leur sortie au Bic puisque la pluie s’est mise de la partie.

Pour souper, nous avons invité notre hôte Danièle au Bistro Nipigon.  Nous avons eu droit à un lever de Lune spectaculaire.

C’est à cette étape que nous devons décider dans quel sens (horaire ou anti-horaire) nous allons entreprendre le tour de la Gaspésie. En cette période de l’année, les vents prédominants proviennent de l’Ouest.  L’anti-horaire passant par la vallée de la Matapédia nous permettrait de rouler du coté de la route qui longe l’eau. Cependant, arrivé à la pointe de la péninsule, nous nous retrouverons avec un vent de face jusqu’à notre retour à Québec.

Nous choisissons donc de le faire en sens horaire et croyez-le ou non, nous affronterons un vent de face jusqu’à Gaspé. LOL!

Un autre bon déjeuner et on plie bagages. Au moment d’embarquer sur le vélo, je constate que le pneu arrière est à plat. Première crevaison en 4 ans de voyage, après plus de 10,000km de route!  On y perd une bonne heure avant de pouvoir décoller. Notre objectif est à 93 km où j’ai réservé une chambre à l’Auberge de Jeunesse de Sainte-Félicité.  J’y avais séjourné en 2016.

L’auberge abrite une crêperie et les déjeuners y sont excellents. Cependant, le restaurant affichait complet en raison d’une réception privée, bien que j’avais réservé une place pour le souper.  Un peu embarrassée, la gentille et dynamique propriétaire nous a offert de partager le repas des invités.

Au lendemain, après un copieux déjeuner, nous reprenons la route à destination de Sainte-Anne-des-Monts. Nous séjournerons Chez Bass, l’auberge d’un ami. Couché de soleil époustouflant!

Prochaine étape, Mont-Louis où nous séjournerons à l’Eau à la bouche. Cette section de la Gaspésie longe le fleuve et les paysages sont magnifique.Nous avons constaté depuis le début de notre voyage, que plusieurs auberges et restaurants sont à vendre. Le manque de personnel est criant et les aubergistes sont au bout du rouleau en cette fin de saison. Triste réalité!

Le repas du soir était excellent et la réputation du chef était au rendez-vous. Au matin, nous allons déjeuner au bistro voisin et nous reprenons la route en direction de Petite-Vallée.  Nous dormirons au Gite Chez Joe, une charmante petite maison inhabitée où on s’installe soi-même.  Cuisine, salon, Wifi, Télé, tout y est sauf qu’il n’y a aucune épicerie à 20km à la ronde. Le restaurant le plus proche et à 3km, au café de la Vieille Forge dans le Théâtre de Petite-Vallée.

Nous nous y rendons pour diner et comme le serveur nous avait précisé que la cuisine fermait à 20h, nous embarquons sur le tandem à 17:30h pour y retourner prendre le repas du soir.

Arrivés sur place, on se cogne le nez sur une porte verrouillée où une affiche annonce qu’exceptionnellement, le resto était fermé ce soir!

Amèrement déçu, on rembarque sur le tandem, résigné à se taper vingt km de route montagneuse pour se rendre à l’épicerie de Grande-Vallée. Il faut vous préciser qu’on évite toujours de rouler en fin de journée lorsque la position du soleil aveugle les automobilistes.

C’est alors que vient à notre rencontre un monsieur dans le parking. Il nous demande ce qui cloche et s’excuse de la fermeture du restaurant, car c’est lui qui est le directeur général du Théâtre.

Il insiste pour nous reconduire au village pour acheter de la nourriture et nous ramener au gîte!

Encore un exemple de la gentillesse des gens qu’on rencontre sur notre chemin! Merci!

Au déjeuner le lendemain, nous échangerons avec 2 voyageurs, une Suisse et un Ontarien. Nous reprendrons ensuite la route pour une grosse étape car nous entreprenons la célèbre côte de La Madeleine. Notre destination est l’Auberge de Jeunesse d’Anse-à-Griffon. Nous aurons grimpés 1200 mètres de dénivelé au terme de la journée.

L’auberge de jeunesse est très polaire auprès des Français…à tel point que la majorité des employés en sont d’origine. Un endroit sympathique où nous étions sans conteste les Doyens!  Claudette a trouvé ça un peu gênant!

On reprend la route le lendemain en direction de Gaspé, après avoir emprunté la route qui fait le tour du Parc Forillon. Les 5 derniers km avant d’arrivée à Gaspé seront les plus désagréables de notre voyage.  Une grande côte étroite avec un accotement défoncé où les camionneurs se donnent une swing pour atteindre son sommet sans ralentir.  Sueurs froides garanties!

Nous irons souper au sympathique petit café des Artistes à Gaspé. On repart le lendemain vers Percé, après avoir séjourné à l’auberge Au Coin du Banc. Des jeunes ont racheté l’auberge il y a 2 ans. Malheureusement, la cuisine ne suit pas la réputation de l’endroit.

Plus que 8km nous séparent de Percé avec quelques bonne côtes. Un bruine nous accompagne le matin. La dernière avant Percé atteint 17% de pente descendante.  Après un arrêt-photo sur le quai de Percé, nous poursuivrons notre parcours jusqu’à Port-Daniel, 83km plus loin.

À 8km de l’arrivée, je ressent une impression de louvoiement sur la roue arrière.  Nous avons un crevaison lente et ça ne me tente pas de réparer si près du but.  On pompera le pneu à 3 ou 4 reprises et arriverons enfin à notre Gîte Conche St-Martin et ses 5 chatons élevés pour éloigner les mulots de ses champs de Camerise qu’il cultive pour en faire des produits transformés. Notre hôte Daniel nous en servira en confiture et en jus au petit déjeuner… délicieux!
Après avoir réparé la crevaison, nous sommes allés souper dans le seul resto du village. Il y avait affluence en raison d’une compétition internationale de ballon de plage.

On repart le lendemain en direction d’un hôte Warmshower à New Richmond. La route qui longe la baie des chaleurs est relativement plate mais les paysages en bordure de l’eau sont magnifiques. On rencontrera une section de la route en réparation.  Le trafic circule en alternance sur une asphalte qui a été broyée.  À notre tour venu, l’agente de la circulation nous  fera passer en priorité mais son collègue à l’autre extrémité du chantier ne l’a pas entendu.  On se retrouve coincé au beau milieu avec des camions et des autos qui se dirige en notre direction. Le pneu de notre remorque n’a pas résisté et est perforé par un morceau de métal. Troisième crevaison!

Vers 14h, on fait une pause ravito dans un casse-croute.  On attendra près de 30 minutes pour recevoir notre lunch, bien qu’il n’y avait pas plus de 4 clients! Une poutine avec une guedille au poulet.  Quelle décadence!  Comme il ne reste qu’une vingtaine de kilomètres à parcourir, on traine un peu à la table de pique-nique du casse-croute pour placoter avec des admirateurs de notre tandem.  Un autre cycliste arrive en notre direction et vient s’assoir a notre table.  Il m’annonce qu’il est notre Warmshower!  On roulera en sa compagnie jusqu’à sa maison.  Il est tellement impressionné par la stabilité et la vitesse de notre monture qu’il me demande que je fasse faire un tour à sa femme.  Ce sera bien sympathique!

Après le souper, il raconte à Claudette qu’ils possèdent un campement en bordure de la Baie des Chaleurs, à moins d’une quinzaine de kilomètres de la maison.  Claudette lui demande à le voir.  On s’y rendra à la brunante. L’endroit est très isolé et la roulotte est littéralement à moins de 2 mètres de la rive. C’était hallucinant, avec le ciel étoilé et la période des Perséides.  Malheureusement, il n’y aura qui lui qui apercevra une étoile filante!

Nous repartirons le lendemain pour atteindre le village de Matapédia, avant d’entreprendre la longue montée du Parc. La route est encore magnifique. Nous roulerons 103km avec seulement 520mètres D+. Nous sommes attendus dans l’auberge Chez Casimir, propriété des amis de Camil. Un sympathique petit Gîte avec un restaurant au menu délicieux!  Je vous recommande fortement.

J’ai roulé la route 132 qui traverse le Parc de la Matapédia en 2016.  C’est une longue et lente montée jusqu’à Ste-Flavie et qui se fait en 2 ou 3 jours. Elle longe la rivière qui porte son nom et qui est célèbre pour sa pêche au saumon. Cependant, nous avons plutôt utilisé la route verte qui quitte la 132 fréquemment pour traverser des petits villages ou donner accès à des sites de pêche. J’ai trouvé ça beaucoup plus agréable qu’en 2016.  Bien sur, ça ajoute un peu dénivelé mais avec un tandem solaire…on s’en fout complètement!

Nous ferons escale à Causapscal pour séjourner à l’auberge  »L’eau à la Bouche » Bien que j’en conservais un bon souvenir, nous avons été très déçu par sa table. Trop cher et sans goût!  Même le déjeuner était ordinaire.

Nous avions prévu faire escale à Sayabec mais une pluie abondante était annoncée pour le surlendemain. On décide donc de s’enfiler 110 kilomètres pour rejoindre Ste-Luce-sur-mer. Nous y passerons 48heures pour attendre le retour du beau temps! Seconde nuit à l’Auberge Ste-Luce et Danièle nous reçoit à souper chez elle. Nous passerons une soirée magnifique en sa compagnie.

Le Caniche de Danièle à Ste-Luce

Nous repartons en direction de Trois-Pistoles sous un ciel menaçant et un vent de face dépassant les 40km/h. La pluie nous rattrapera au cours le la journée…un petit déluge. Nous dormirons au Gite Marbella, une maison typique avec un accueil chaleureux. Longue et dure journée!

Un beau soleil le lendemain matin pour une étape vers Notre-Dame-du-Portage. C’est un de nos endroits préférés où nous avons fait de nombreuses escapades d’amoureux. Nous ferons un arrêt ravito au supermarché à la sortie de Rivière-du-Loup. Un femme m’aborde au comptoir des fruits et légumes pour me demander si nous étions les propriétaire du tandem sur le parking.  Elle se présente comme une journaliste du  »Chronicle Telegraph » et raconte qu’elle nous a croisé plus tôt sur la 132.  Elle aimerait nous interviewer pour écrire un article dans son journal. Voici ce que ça donne:

Nous séjournerons à L’Auberge-sur-Mer et on s’offrira la totale. La table était une fois encore…Gastronomique!

Nous sommes attendus le lendemain chez nos amis de L’Islet-sur-mer. Baignade rafraichissante dans la piscine et copieux souper avec Jacques et Brigitte.

Le lendemain, grosse pluie en se levant.  On aimerait bien rentrer à la maison aujourd’hui mais 120km sous la pluie et le vent, c’est beaucoup demander. Jacques nous propose d’utiliser sa remorque pour charger le tandem et nous reconduire chez mon frère qui habite à Berthier-sur-Mer.  Nous y arrivons vers 11 heures sous la bruine. On patiente jusqu’à 13h mais les averses persistent.  On décide de prendre la route quand même.  Nous avons de bons habits de pluie!  Il pleuvra tout le long avec un bon vent de face.  Nous rejoindrons le traversier de Lévis vers 16h.

Il ne reste moins de 20% dans notre batterie #A quand je décide de transférer #B mais je constate qu’elle est morte. Il faudra rouler les derniers 20km en mode économie d’énergie. Avec la pluie qui ne cesse, on aurait bien aimé utiliser la pleine puissance de la seconde pour arriver plus rapidement à la maison.

Le lendemain, j’ouvrirai le boitier de la batterie pour constater qu’il y a eu une infiltration d’eau par les 2 orifices des fils. 3 des 98 cellules sont rouillées de même que le BMS.(Battery Managing System). Après avoir testé la charge des 24 séries pour m’assurer qu’aucune pile n’est défecueuse, j’en déduit que c’est le BMS qui est hors service. Voici un tutoriel: Example of Ebike Battery Disassembly and Diagnosis 

J’ai commandé 2 BMS à mon fournisseur EM3ev en Chine et j’ai remis la batterie en fonction. J’ai scellé tout les orifices et les 2 couvercles de la batterie avec du silicone avant de les remettre en place..

Nous sommes contents et fier d’être de retour à la maison après 3 semaines sur la route!

Merci à chacun que nous avons croisés pendant notre périple!

Auteur : Pierre

À l'aube de la 60'n, je rêve de traverser les Amériques en cyclo-tourisme d'ici quelques années! En attendant, je parcours le Québec en cyclotourisme sur mon Surly et je transforme notre Tandem semi-couché Pino en Tandem Solaire afin de voyager avec Claudette! En janvier 2018, direction Carretera Australe en Patagonie! et en juin: France Alpes en Pino Solaire! Early 60's, French Canadian, I love cycling, travelling, nordic skiing and enjoy life! Plan to leave home for a journey across both Americas in a near future!

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