Saguenay/Lac St-Jean 2016; Jour #2

Jour #2 LSJ 2016Quelle journée de fou!!!
Petit déjeuner copieux et qui se prolonge en discussion avec la propriétaire du BB. Un peu comme de bons amis puisqu’elle m’avait hébergé l’an dernier lors de mon passage en vélo. J’embarque donc sur la route vers 11 heures sous un ciel semi-couvert avec une température oscillant autour de 12C. Un peu frisquet mais je prévois que le dénivelé prévu saura me garder au chaud. Ouf, je ne croyais pas si bien dire!
Dès les premiers 500 mètres, la sortie du village m’impose une côte de 250 mètres sur une distance de moins de 4km avec un dénivelé allant jusqu’à 12%. Orgueilleux et fier, j’atteint le sommet sans mettre le pied à terre, mais tout en sueur! Après une pause pour calmer mes esprits, je réalise après avoir consulté la météo sur mon Iphone que le vent de face frôle les 25km/h. Un frisson de fraicheur me traverse la colonne, ça n’en sera pas une facile! Bon, arrête de te plaindre Pierre and Keep Positive! Et c’est reparti pour une autre ascension quelques tournants plus tard. J’ai escaladé 450m de dénivlé après 12km de route.
J’ai conservé en mémoire que les pires côtes surviendront à l’Anse St-Jean. Je roule lentement à cause du vent et le ciel s’assombri progressivement. Je dévale un grande à plus de 50km/h et je me dis que tout ce qui monte redescend et inversement! Voici dons les côtes tant redoutées. La première semble interminable et mon GPS m’indique 7%, 10%, 12%, je serre les dents mais la pente est longue, vaincu, je dois mettre pieds à terre et pousser mon mulet sur les derniers 800 mètres. Un pas après l’autre, les yeux rivés sur la chaussée devant moi pour conserver le moral!

En partant ce matin, j’ai installé le mini haut-parleur sur ma potence après l’avoir raccordé à mon Iphone. La musique rend les montées plus agréable et j’ai l’impression que ça racourcit le parcours. Je suis content d’utiliser mon nouveau gadget…qui rendra l’âme 5 jours plus tard.

J’approche de Rivière-Éternité quand de gros nuages menacants pointent à l’horizon. Vite sortons le kit de pluie, manteau, pantalons, couvre casque, bas imperméables pour mettre dans mes sandales Keen que j’adore. Je dévale la côte de Rivière-Éternité à 40km/h pendant deux trois kilomètres sous un déluge de pluie glaciale qui tombe comme de la grêle. Je suis transit de froid rendu en bas mais je reconnais la roulotte casse-croute où j’avais enseigné à la propriétaire comment confectionner une guedille au poulet l’an dernier. Après avoir constaté que ma guedille avait été ajoutée au menu, j’étais fier d’en commander une à la préposée qui m’a confirmé que c’est un cycliste qui avait enseigné à sa tante comment préparer ce populaire mets québécois. J’ai pas manqué l’occasion de lui signaler que j’étais cet honorable cycliste!

J’ai repris la route une heure plus tard lorsque la pluie s’est estompée mais j’hésitais à retirer mon kit de pluie car j’avais froid et le ciel demeurait menaçant. Quelques montées plus tard, le soleil était de retour et je transpirais comme un veau. Retour aux vêtements d’été!

La suite du parcours était vallonneuse et le vent de face persistait. Chaud/Froid, Froid/Chaud. Un peu emmerdante cette météo!
J’avais prévu souper dans un charmant petit resto Le Perchoir situé dans un bled perdu. Les propriétaires m’avait recommandé d’aller camper AU POD situé à 6 kilometres de là. Deux bonnes montées plus tard, je me retrouve à pousser mon vélo comme un forcené sur un dénivelé de 14%. Très fatigué, je conserve le moral en pensant au bon repas qui m’attend une fois le bivouac installé.  Une surprise sinon deux m’attendaient au prochain tournant! Les six kilomètres en questions dévalaient à raison de 8 à 10% et de gros nuages noirs ont commencé à déverser leur colère sur ma tête.

Je trouve enfin une pancarte affichant LE POD mais l’indication m’oriente dans une côte en terre très pentue et dans laquelle je ne m’engagerais, même avec un tout-terrain à 4 roues motrices. Après avoir atteint la première courbe dans la côte, je me dis que cela n’a aucun bon sens et que jamais je n’arriverai à remonter ça le lendemain. Je vire de bord et je pousse de peine et de misère ma monture vers l’intersection de la route asphaltée. Juste arrivé au sommet, un déluge de pluie s’affale sur ma tête. J’ai à peine le temps de m’abriter sous un arbre pour revêtir mes habits de pluie. Je suis découragé, fatigué, mouillé et en beau tab…! Je me souviens alors que le propriétaire du POD m’avait communiqué son numéro de çellulaire en cas de pépins . Devinez ce qui est arrivé? Et oui, pas de signal réseau sur mon Cell. C’était pas le moment de me demander comment j’allais!

Sous la pluie et frigorifié, j’aperçois un véhicule arriver dans la direction opposée. J’aurais préféré un pickup pour y embarquer avec mon vélo! Bref, j’intercepte le conducteur pour lui demander assistance. Bien gentil, il me propose d’utiliser son cell pour joindre LE POD. Hé oui, vous l’aurez encore deviné, pas de signal non plus! Le monsieur me suggère de continuer ma route jusqu’à l’auberge du Chien Noir. Très septique de trouver une auberge décente dans ce trou perdu, je lui demande à quelle distance se trouve-elle?  Environ 1km et demie qu’il me réplique. Est-ce que le dénivelé est plat ou pentu que je lui demande? Ho non, c’est très plat qu’il me confirme! On y sert de la bouffe? Je n’en suis pas certain mais ils offre des déjeuners!
Ok, de toute façon je n’avais pas réellement le choix car j’avais nullement envie de rebrousser chemin sous la pluie pour me retrouver sans adresse où crécher. Keep positive que je me répète, c’est ça l’aventure!

Gardez en tête que je roule sur un chemin perdu en campagne dont le pavage doit remonter aux années cinquante. Premier virage, on monte à 6% pour redescendre ensuite…hum, 1 km sur le plat, ça s’annonce prometteur!
Après 2 km de montées et descentes, toujours pas d’auberge à l’horizon et à l’approche d’un lac au bas de la montagne, le bitume est remplacé par du gravier non compacté. Je capote et je vous jure que le gars de tantôt n’aurait pas avantage à se retrouver en face de moi. Perdu et la route se détériorant à chaque virage, je pose mon vélo au pied d’une côte que je devrai escalader à pied. J’entre dans un parking où sont garées 4 voitures et je descend un chemin privé interdit aux autos qui ne sont pas 4×4 . Je me retrouve derrière un chalet sur le bord du lac où il n’y a pas âme qui vive! Putain de merde comme disent nos amis européens! Je rebrousse chemin et me rends à l’évidence que je n’ai d’autres choix que de m’enfoncer davantage dans la forêt. Toujours pas d’indication de la distance à parcourir pour me rendre à l’auberge du Chien Noir!

Quelques mètres plus loin, le pente s’accentue et j’aperçois une pancarte au loin. Enfin! Reste t’il une chambre disponible? Je franchis le portail et j’aperçois un petit paradis niché sur le flanc du lac. Une petite auberge qui ressemble d’avantage à un chalet privé. Je dépose mon vélo et je cogne à la porte bordée par un Jacuzzi extérieur. Un charmant couple de mon âge m’accueille amicalement. Oui, il y a une chambre est disponible! Pour la bouffe, c’est sur réservation seulement mais je crois que mon air de chien battu l’a convaincu de me dire qu’elle se débrouillerait pour me cuisiner quelque chose. C’est combien? $70 taxes et petit-déj’ inclus. Vous m’auriez proposé $500 et je crois que je n’aurais pas refusé que je lui répond! Tout le monde éclate de rire!

Après avoir pris possession de ma coquète chambre, j’enfile mon costume de bain et je m’immerge dans le lac pendant une bonne trentaine de minutes. C’était divin et récupérateur. Je n’en voulais plus à mon bon samaritain!

Ginette et Maurice me proposent une bière et on placote jusqu’à 8 heures avant de passer à table, ils sont tout à fait charmant et la conversation dévie sur leur vie, leurs passions et leurs aventures. Quelle belle soirée j’ai passée et comme je suis content de m’être écarté dans ce bled perdu!
Toute une journée et Maurice a promis de me reconduire à la croisée des chemins demain matin!
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Auteur : Pierre

À l'aube de la 60'n, je rêve de traverser les Amériques en cyclo-tourisme d'ici quelques années! En attendant, je parcours le Québec en cyclotourisme sur mon Surly et je transforme notre Tandem semi-couché Pino en Tandem Solaire afin de voyager avec Claudette! En janvier 2018, direction Carretera Australe en Patagonie! et en juin: France Alpes en Pino Solaire! Early 60's, French Canadian, I love cycling, travelling, nordic skiing and enjoy life! Plan to leave home for a journey across both Americas in a near future!

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