Gaspésie 2016; Jour #9-10-11; 100km/69km; 673+265m; Hopetown/Carleton-sur-Mer/Campbellton

 

Hé non, yé pas mort!

2 jours de route sans mentions spéciales! La route était belle, quelques bosses à monter et un moral à toute épreuve! Aujourd’hui, journée de pause à Campbellton car Y Mouille à boire deboutte! J’ai campé la nuit dernière mais je me suis booké un charmant petit B&B pour la nuit prochaine!

Passons donc aux anecdotes du parcours pour entretenir la conversation un peu !

En montant une côte à 7km/h avant-hier, pendant qu’une voiture me dépassait, j’ai été snappé au mollet par un caillou. Laissez-moi vous dire que ça pince en maudit et que ça surprend son homme!

En arrivant au superbe camping sur le Barachois de Carleton vers 16h, il ne restait que 2 emplacements de dépannage disponibles. Ils étaient situés derrière le bâtiment d’accueil, collés sur la rue principale par où tout les véhicules entrent et sortent avec en prime, le parc d’amusement des enfants à proximité! La nuit promettait d’être agréable!

Je paie mon emplacement mais je suggère un deal à la préposée: je ne monterai pas ma tente avant 20:h et si une annulation survenait, elle me switcherait d’emplacement. De toute façon, je me tiendrais à proximité! J’en profite donc pour faire mon lavage et prendre une bonne douche. Pendant que je sortais mes vêtements de la sécheuse, je propose à une dame terminant le sien d’utiliser le temps d’opération qui restait sur ma sécheuse.

  • Non, non, non qu’elle me répond, je préfère l’étendre sur ma corde à linge au grand vent!
  • Bien chanceuse que vous êtes ma petite dame d’avoir un emplacement doté d’un tel artifice!
  • Ho mais vous savez, c’est moi qui détient le plus bel emplacement sur ce camping!
  • Ha bon, vous êtes privilégiée, moi, je devrai me contenter de la cour arrière du poste d’accueil!

Sur ce, la dame s ‘en est allée avec ses 2 tas de vêtements mouillés et son gros chien genre Husky. Cinq minutes plus tard, elle s’en est revenue pour me proposer de partager son site car le règlement autorise 2 tentes par emplacement mais un seul véhicule. Le deal me semblait acceptable mais je vais tout de même m’assurer auprès de la préposée si tout ça est cachère? J’accepte donc la proposition et prend en note le numéro du site ainsi que les indications pour s’y rendre.

Après avoir rangé mes vêtements dans mes sacoches, je décide de pousser ma chance un peu plus loin et de demander le remboursement de mon emplacement. La préposé me répond interloquée par un beau NON!

  • D’accord, mais pourquoi donc en réalité?
  • Allez-vous louer 2 fois mon emplacement? Ça fait à peine une heure que je vous ai payé que je lui répond avec mon air piteux du vieux cycliste épuisé.

Bingo, elle accepte de me rembourser et je me dirige tout au bout de la pointe du Barachois, en fait, au tout dernier emplacement à l’extrémité de la pointe. Wow! La vue sur la Baie des Chaleurs à gauche et sur la rive intérieur du Barachois du côté droit était époustouflante…et le vent également!

Je commence alors à défaire mes bagages pour monter ma tente sur son vaste emplacement.  Son chien bien attaché à un poteau, elle m’informe que c’est un chien battu qu’elle a rééduqué pendant un an pour l’amadouer mais qu’il est demeuré très agressif envers la gente masculine. Ne pas m’en approcher sous aucun prétexte! Ha Bon, ça commence bien!

C’est alors qu’elle entreprend de me défiler toute l’histoire de sa vie, sans même m’accorder le temps de monter ma tente paisiblement. Tabarnak, dans quel guet-apens me suis-je fourré? Je m’ennuie déjà du parking de l’accueil!

Aussitôt ma tente montée, je l’informe que je dois retourner au poste d’accueil pour recharger les batteries de mon GPS…et je poursuis mon chemin pour me rendre en ville. Au diable la politesse et j’ai faim!  Premier arrêt au Supermarché pour m’acheter un déjeuner et ensuite direction Micro-brasserie pour bouffer une bonne pizza aux fruits de mer. Je range mon vélo bien à la vue de tous, dépose mon casque sur une table vacante de la terrasse pour ensuite me diriger à l’intérieur. Je me commande une bonne bière ambrée comme je les aimais avant d’avoir cessé de consommer de l’alcool en 2014. Le vaillant cycliste peut bien s’accorder une petite tricherie de temps en temps!

En retournant m’asseoir sur la terrasse, je constate qu’un homme accompagné de 2 jolies enfants occupe ma place. L’homme arbore un visage asiatique et je lui propose de partager ma table. Il me répond dans un français plutôt approximatif. Après l’avoir entendu parler avec ses enfants dans une langue incompréhensible, je lui demande de quel dialecte s’agit-il? Ça aurait aussi bien pu être de l’Inuit?

  • Japonais qu’il me répond. Pourtant, les deux enfants ressemblaient à des occidentaux, quoiqu’avec les yeux très légèrement bridés. Elles étaient toutes les deux belles à craquer.
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Mes 2 petites Québéco-Japonaises

Nous échangeons quelques mots, puis la conversation dévie en anglais pour lui rendre la tâche plus facile. Un peu plus tard, la mère québécoise se joint à notre table. J’apprend qu’elle détient un doctorat en science nature et qu’elle a rencontré son mari au Yukon alors qu’elle complétait son doctorat sur la santé des caribous et que lui parcourait le nord canadien en expédition plein air. Ils se sont mariés au Québec pour faciliter son immigration et ensuite au Japon dans la plus pure tradition nippone. Elle en conserve des souvenirs inoubliables avec tout les costumes et parures qu’elle a dù arborer.

Ils vivent aujourd’hui à Maria et elle fait de la recherche sur la santé de population de caribous de la Gaspésie pour le gouvernement canadien. Assez sauté merci comme emploi!

Bon, trêve de bavardage, il est temps que je retourne affronter mon hôte au camping…et qui je rencontre en sortant de la Micro-Brasserie? …Ma belle cycliste de Québec, Valérie, que j’avais perdu de vue depuis 2 jours! Définitivement, le monde est petit!

De retour au camping, ma voisine m’attendait avec un riz aux légumes et la ferme intention d’en placoter un coup. Je m’excuse sous prétexte qu’il n’y avait pas de service de restauration sur le site et je partage le reste de la soirée autour d’un feu de camp avec elle à écouter les moindres détails de sa vie personnelle. 2 cancers, un divorce, un enfant qui vit près d’ici, etc, etc.

Bref, dodo vers 22h avec bouchons dans les oreilles et réveil en panique à 7:30h. Je ne voulais surtout pas qu’elle se lève pour me préparer un déjeuner. Bien gentille, elle m’avait laissé un petit mot sur la table de pique-nique accompagné de céréales, fruits, confiture etc.  Dans le fond, elle n’était pas si pire que ça. J’ai quand même zappé le pti-dej.

Après avoir roulé un bout de chemin, il fallait que je mange. La pire chose qui peut arriver en cyclotourisme, c’est de se retrouver en déficit d’énergie ou d’hydratation. Mon GPS m’indique que j’ai parcouru une quinzaine de kilomètres et qu’il  était 8h du matin??? Je vérifie sur mon Iphone et je réalise qu’il est passé à l’heure des Maritimes sans que je ne m’en rende compte. Je me suis donc levé en panique à 6:30h, et non pas à 7:30h comme je le croyais!

Atterrissage en douce au camping de Pointe-à-la-Croix près de Campbellton vers 13h après un Brunch du dimanche dans un hotel à Nouvelle. Beau, bon, pas cher!

Dernier anecdote: Vers 16h, j’ai décidé de sortir du camping pour aller voir s’il n’y avait pas un café en ville où je pourrais me prélasser et dénicher une bon endroit pour souper. Le camping est assez éloigné de la ville et le seul resto à proximité est sur la 132…vous voyez le genre. « Chez Claudine ». J’y fait une escale pour examiner le menu: poutine, poulet, burgers, pizza, etc. Bof!

Je parcoure donc les 3km pour me rendre au pont qui enjambe la Baie des Chaleurs et donne accès à Campbelltown au Nouveau-Brunswick. Avant d’entreprendre la traversée, je cherche en vain un resto ou un Bistro pour me désaltérer. Niet!

Aux abords du pont, on retrouve un Subway, une Station Service, un Provigo et quelques petits commerces de détail. Hummmmm.! J’interpelle une automobiliste dans le stationnement du Provigo pour lui demander conseil avant d’embarquer sur le pont suspendu. Bien penaude et un peu découragée, elle m’informe que de ce côté ci de la rive, c’est la réserve indienne et que de l’autre côté, la seule terrasse qu’elle connaissait avait fermée ses portes il y a belle lurette. Difficile à croire mais assez pour me décourager. J’entre donc au Provigo m’acheter de la bière sans alcool et un sac de noix mélangées. Direction table à pique-nique sur mon camping près de la rivière.

 

Vers 20h, je me dirige chez Claudine pour souper. Je commande une cuisse de poulet qui semble être encore au poulailler. Il est presque 21h et la serveuse m’interpelle pour m’informer que leur système informatique ayant planté, ma commande ne s’est jamais rendue à la cuisine. Franchement, le resto est gros comme une binerie! Bref, je sors de là vers 22h en beau crisse d’avoir bouffé un poulet qui n’a pas réussi à prendre la poudre d’escampette assez rapidement! En me levant ce matin, je me suis aperçu qu’une de mes deux bouteilles d’eau avait disparue. Probablement un des jeunes à la fête d’enfants qu’il y avait chez Claudine! Il faudra que je sois plus prudent à l’avenir!

J’oubliais ce dernier anecdote! Je ne sais pas ce que mangent les moustiques dans cette région mais à chaque fois que je me fais piquer, il en résulte une boursoufflure de la grosseur d’une balle de golfe. Ce matin, j’avais l’air d’un boxeur qui avait perdu son match aux Olympiques!

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Auteur : Pierre

À l'aube de la 60'n, je rêve de traverser les Amériques en cyclo-tourisme d'ici quelques années! En attendant, je parcours le Québec en cyclotourisme sur mon Surly et je transforme notre Tandem semi-couché Pino en Tandem Solaire afin de voyager avec Claudette! En janvier 2018, direction Carretera Australe en Patagonie! et en juin: France Alpes en Pino Solaire! Early 60's, French Canadian, I love cycling, travelling, nordic skiing and enjoy life! Plan to leave home for a journey across both Americas in a near future!

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