Charlevoix et Tour de Gaspésie 2019

De retour d’Europe au début juillet, on attendait plus que la fin des vacances de la construction pour entreprendre notre tour de Gaspésie, en passant par Charlevoix pour se remettre en jambes.

Départ prévu le 12 août sauf que ce matin là, il pleuvait abondamment tôt le matin et nous avions plus de 120km à parcourir pour atteindre Baie St-Paul. Un ami accepte de nous déposer à Sainte-Anne avec son pickup afin de nous épargner les premiers 50km sous la pluie. Génial, et la pluie se transformera en bruine à compter de midi. Comme a chaque année, nous serons hébergé chez notre ami David et son chien Benoit au Gite Terre et Ciel .

Nous partons tôt le lendemain en direction de St-Siméon, pour prendre le traversier de mercredi matin. Journée costaude avec les côtes des Éboulements et St-Irénée. 79km et 1500D+. On couche dans un B&B sympathique et comme les restaurants n’ont pas bonne mine, on décide de se cuisiner un spaghetti dans notre chambre.

Relive: De Baie-St-Paul à St-Siméon

On embarque sur le traversier de St-Siméon vers Rivière-du-Loup à 9;30h.  Il fait un temps magnifique, sans vent qui annonce une traversée calme et romantique!  Nous sommes le centre d’attraction au quai d’embarquement. Comme le tarif est gratuit pour les véhicules électriques, on tente à la blague d’obtenir une billet gratuit…mais il faut que le véhicule soit pourvu d’une immatriculation. Zut! un gars s’essaye!

Notre journée se terminera à Trois-Pistoles vers 14h. Nous y visiterons un musée de véhicules antiques pour tuer le temps en attendant de pouvoir se rendre chez notre Warmshower vers 19;30h.  L’attente est longue, assis sur une terrasse pour le reste de la journée. Nous serons accueillis dans une magnifique maison située en bordure du fleuve.  Nos hôtes warmshower, passionnés de vélos, viennent d’acheter un tandem Cannondale comme celui que nous avions avant d’acquérir notre Pino.  Ils l’ont équipé d’un moteur roue.

Au matin, nous reprenons la route vers Sainte-Luce-Sur-Mer. Arrivés à Pointe-au-Père, je prend une photo devant le célèbre sous-marin.l’Auberge de Ste-Luce étant complet, nous dormirons la première nuit chez Irène qui n’a qu’une roulotte à nous proposer.  Notre première expérience! Lorsque Claudette prenait sa douche, je voyais l’eau couler sous le plancher de la roulotte. Plutôt ordinaire, même si Irène était bien sympathique!
Son annonce disait qu’elle était situé à Ste-Luce avec vue sur la mer… mais c’était plutôt à 7km de là, à Pointe-au-Père avec une vue sur la cour.

Le jour suivant, il y a eu un chalet qui s’est libéré à l’improviste à l’Auberge Ste-Luce et nous avons sauté sur l’occasion. La propriétaire, Danièle, est devenue une amie au fil des ans.    

J’adore cet auberge car nous y séjournions en famille à chaque été lorsque j’étais enfant.

Les déjeuners et le café à l’Auberge sont gastronomiques.  On s’installe sur la terrasse vers 8h et on savoure le moment.  Vers 9h, un couple de cyclistes à la table voisine nous interpelle et demande si nous sommes les 2 tandémistes. On a bien rigolé et notre discussion s’est poursuivie jusqu’à midi.  Nos nouveaux amis ont manqué leur sortie au Bic puisque la pluie s’est mise de la partie.

Pour souper, nous avons invité notre hôte Danièle au Bistro Nipigon.  Nous avons eu droit à un lever de Lune spectaculaire.

C’est à cette étape que nous devons décider dans quel sens (horaire ou anti-horaire) nous allons entreprendre le tour de la Gaspésie. En cette période de l’année, les vents prédominants proviennent de l’Ouest.  L’anti-horaire passant par la vallée de la Matapédia nous permettrait de rouler du coté de la route qui longe l’eau. Cependant, arrivé à la pointe de la péninsule, nous nous retrouverons avec un vent de face jusqu’à notre retour à Québec.

Nous choisissons donc de le faire en sens horaire et croyez-le ou non, nous affronterons un vent de face jusqu’à Gaspé. LOL!

Un autre bon déjeuner et on plie bagages. Au moment d’embarquer sur le vélo, je constate que le pneu arrière est à plat. Première crevaison en 4 ans de voyage, après plus de 10,000km de route!  On y perd une bonne heure avant de pouvoir décoller. Notre objectif est à 93 km où j’ai réservé une chambre à l’Auberge de Jeunesse de Sainte-Félicité.  J’y avais séjourné en 2016.

L’auberge abrite une crêperie et les déjeuners y sont excellents. Cependant, le restaurant affichait complet en raison d’une réception privée, bien que j’avais réservé une place pour le souper.  Un peu embarrassée, la gentille et dynamique propriétaire nous a offert de partager le repas des invités.

Au lendemain, après un copieux déjeuner, nous reprenons la route à destination de Sainte-Anne-des-Monts. Nous séjournerons Chez Bass, l’auberge d’un ami. Couché de soleil époustouflant!

Prochaine étape, Mont-Louis où nous séjournerons à l’Eau à la bouche. Cette section de la Gaspésie longe le fleuve et les paysages sont magnifique.Nous avons constaté depuis le début de notre voyage, que plusieurs auberges et restaurants sont à vendre. Le manque de personnel est criant et les aubergistes sont au bout du rouleau en cette fin de saison. Triste réalité!

Le repas du soir était excellent et la réputation du chef était au rendez-vous. Au matin, nous allons déjeuner au bistro voisin et nous reprenons la route en direction de Petite-Vallée.  Nous dormirons au Gite Chez Joe, une charmante petite maison inhabitée où on s’installe soi-même.  Cuisine, salon, Wifi, Télé, tout y est sauf qu’il n’y a aucune épicerie à 20km à la ronde. Le restaurant le plus proche et à 3km, au café de la Vieille Forge dans le Théâtre de Petite-Vallée.

Nous nous y rendons pour diner et comme le serveur nous avait précisé que la cuisine fermait à 20h, nous embarquons sur le tandem à 17:30h pour y retourner prendre le repas du soir.

Arrivés sur place, on se cogne le nez sur une porte verrouillée où une affiche annonce qu’exceptionnellement, le resto était fermé ce soir!

Amèrement déçu, on rembarque sur le tandem, résigné à se taper vingt km de route montagneuse pour se rendre à l’épicerie de Grande-Vallée. Il faut vous préciser qu’on évite toujours de rouler en fin de journée lorsque la position du soleil aveugle les automobilistes.

C’est alors que vient à notre rencontre un monsieur dans le parking. Il nous demande ce qui cloche et s’excuse de la fermeture du restaurant, car c’est lui qui est le directeur général du Théâtre.

Il insiste pour nous reconduire au village pour acheter de la nourriture et nous ramener au gîte!

Encore un exemple de la gentillesse des gens qu’on rencontre sur notre chemin! Merci!

Au déjeuner le lendemain, nous échangerons avec 2 voyageurs, une Suisse et un Ontarien. Nous reprendrons ensuite la route pour une grosse étape car nous entreprenons la célèbre côte de La Madeleine. Notre destination est l’Auberge de Jeunesse d’Anse-à-Griffon. Nous aurons grimpés 1200 mètres de dénivelé au terme de la journée.

L’auberge de jeunesse est très polaire auprès des Français…à tel point que la majorité des employés en sont d’origine. Un endroit sympathique où nous étions sans conteste les Doyens!  Claudette a trouvé ça un peu gênant!

On reprend la route le lendemain en direction de Gaspé, après avoir emprunté la route qui fait le tour du Parc Forillon. Les 5 derniers km avant d’arrivée à Gaspé seront les plus désagréables de notre voyage.  Une grande côte étroite avec un accotement défoncé où les camionneurs se donnent une swing pour atteindre son sommet sans ralentir.  Sueurs froides garanties!

Nous irons souper au sympathique petit café des Artistes à Gaspé. On repart le lendemain vers Percé, après avoir séjourné à l’auberge Au Coin du Banc. Des jeunes ont racheté l’auberge il y a 2 ans. Malheureusement, la cuisine ne suit pas la réputation de l’endroit.

Plus que 8km nous séparent de Percé avec quelques bonne côtes. Un bruine nous accompagne le matin. La dernière avant Percé atteint 17% de pente descendante.  Après un arrêt-photo sur le quai de Percé, nous poursuivrons notre parcours jusqu’à Port-Daniel, 83km plus loin.

À 8km de l’arrivée, je ressent une impression de louvoiement sur la roue arrière.  Nous avons un crevaison lente et ça ne me tente pas de réparer si près du but.  On pompera le pneu à 3 ou 4 reprises et arriverons enfin à notre Gîte Conche St-Martin et ses 5 chatons élevés pour éloigner les mulots de ses champs de Camerise qu’il cultive pour en faire des produits transformés. Notre hôte Daniel nous en servira en confiture et en jus au petit déjeuner… délicieux!
Après avoir réparé la crevaison, nous sommes allés souper dans le seul resto du village. Il y avait affluence en raison d’une compétition internationale de ballon de plage.

On repart le lendemain en direction d’un hôte Warmshower à New Richmond. La route qui longe la baie des chaleurs est relativement plate mais les paysages en bordure de l’eau sont magnifiques. On rencontrera une section de la route en réparation.  Le trafic circule en alternance sur une asphalte qui a été broyée.  À notre tour venu, l’agente de la circulation nous  fera passer en priorité mais son collègue à l’autre extrémité du chantier ne l’a pas entendu.  On se retrouve coincé au beau milieu avec des camions et des autos qui se dirige en notre direction. Le pneu de notre remorque n’a pas résisté et est perforé par un morceau de métal. Troisième crevaison!

Vers 14h, on fait une pause ravito dans un casse-croute.  On attendra près de 30 minutes pour recevoir notre lunch, bien qu’il n’y avait pas plus de 4 clients! Une poutine avec une guedille au poulet.  Quelle décadence!  Comme il ne reste qu’une vingtaine de kilomètres à parcourir, on traine un peu à la table de pique-nique du casse-croute pour placoter avec des admirateurs de notre tandem.  Un autre cycliste arrive en notre direction et vient s’assoir a notre table.  Il m’annonce qu’il est notre Warmshower!  On roulera en sa compagnie jusqu’à sa maison.  Il est tellement impressionné par la stabilité et la vitesse de notre monture qu’il me demande que je fasse faire un tour à sa femme.  Ce sera bien sympathique!

Après le souper, il raconte à Claudette qu’ils possèdent un campement en bordure de la Baie des Chaleurs, à moins d’une quinzaine de kilomètres de la maison.  Claudette lui demande à le voir.  On s’y rendra à la brunante. L’endroit est très isolé et la roulotte est littéralement à moins de 2 mètres de la rive. C’était hallucinant, avec le ciel étoilé et la période des Perséides.  Malheureusement, il n’y aura qui lui qui apercevra une étoile filante!

Nous repartirons le lendemain pour atteindre le village de Matapédia, avant d’entreprendre la longue montée du Parc. La route est encore magnifique. Nous roulerons 103km avec seulement 520mètres D+. Nous sommes attendus dans l’auberge Chez Casimir, propriété des amis de Camil. Un sympathique petit Gîte avec un restaurant au menu délicieux!  Je vous recommande fortement.

J’ai roulé la route 132 qui traverse le Parc de la Matapédia en 2016.  C’est une longue et lente montée jusqu’à Ste-Flavie et qui se fait en 2 ou 3 jours. Elle longe la rivière qui porte son nom et qui est célèbre pour sa pêche au saumon. Cependant, nous avons plutôt utilisé la route verte qui quitte la 132 fréquemment pour traverser des petits villages ou donner accès à des sites de pêche. J’ai trouvé ça beaucoup plus agréable qu’en 2016.  Bien sur, ça ajoute un peu dénivelé mais avec un tandem solaire…on s’en fout complètement!

Nous ferons escale à Causapscal pour séjourner à l’auberge  »L’eau à la Bouche » Bien que j’en conservais un bon souvenir, nous avons été très déçu par sa table. Trop cher et sans goût!  Même le déjeuner était ordinaire.

Nous avions prévu faire escale à Sayabec mais une pluie abondante était annoncée pour le surlendemain. On décide donc de s’enfiler 110 kilomètres pour rejoindre Ste-Luce-sur-mer. Nous y passerons 48heures pour attendre le retour du beau temps! Seconde nuit à l’Auberge Ste-Luce et Danièle nous reçoit à souper chez elle. Nous passerons une soirée magnifique en sa compagnie.

Le Caniche de Danièle à Ste-Luce

Nous repartons en direction de Trois-Pistoles sous un ciel menaçant et un vent de face dépassant les 40km/h. La pluie nous rattrapera au cours le la journée…un petit déluge. Nous dormirons au Gite Marbella, une maison typique avec un accueil chaleureux. Longue et dure journée!

Un beau soleil le lendemain matin pour une étape vers Notre-Dame-du-Portage. C’est un de nos endroits préférés où nous avons fait de nombreuses escapades d’amoureux. Nous ferons un arrêt ravito au supermarché à la sortie de Rivière-du-Loup. Un femme m’aborde au comptoir des fruits et légumes pour me demander si nous étions les propriétaire du tandem sur le parking.  Elle se présente comme une journaliste du  »Chronicle Telegraph » et raconte qu’elle nous a croisé plus tôt sur la 132.  Elle aimerait nous interviewer pour écrire un article dans son journal. Voici ce que ça donne:

Nous séjournerons à L’Auberge-sur-Mer et on s’offrira la totale. La table était une fois encore…Gastronomique!

Nous sommes attendus le lendemain chez nos amis de L’Islet-sur-mer. Baignade rafraichissante dans la piscine et copieux souper avec Jacques et Brigitte.

Le lendemain, grosse pluie en se levant.  On aimerait bien rentrer à la maison aujourd’hui mais 120km sous la pluie et le vent, c’est beaucoup demander. Jacques nous propose d’utiliser sa remorque pour charger le tandem et nous reconduire chez mon frère qui habite à Berthier-sur-Mer.  Nous y arrivons vers 11 heures sous la bruine. On patiente jusqu’à 13h mais les averses persistent.  On décide de prendre la route quand même.  Nous avons de bons habits de pluie!  Il pleuvra tout le long avec un bon vent de face.  Nous rejoindrons le traversier de Lévis vers 16h.

Il ne reste moins de 20% dans notre batterie #A quand je décide de transférer #B mais je constate qu’elle est morte. Il faudra rouler les derniers 20km en mode économie d’énergie. Avec la pluie qui ne cesse, on aurait bien aimé utiliser la pleine puissance de la seconde pour arriver plus rapidement à la maison.

Le lendemain, j’ouvrirai le boitier de la batterie pour constater qu’il y a eu une infiltration d’eau par les 2 orifices des fils. 3 des 98 cellules sont rouillées de même que le BMS.(Battery Managing System). Après avoir testé la charge des 24 séries pour m’assurer qu’aucune pile n’est défecueuse, j’en déduit que c’est le BMS qui est hors service. Voici un tutoriel: Example of Ebike Battery Disassembly and Diagnosis 

J’ai commandé 2 BMS à mon fournisseur EM3ev en Chine et j’ai remis la batterie en fonction. J’ai scellé tout les orifices et les 2 couvercles de la batterie avec du silicone avant de les remettre en place..

Nous sommes contents et fier d’être de retour à la maison après 3 semaines sur la route!

Merci à chacun que nous avons croisés pendant notre périple!

Mon aventure sur la Carretera Australe en Patagonie-2018

Tout a commencé par une tempête de verglas à Toronto le jour de mon départ. Arrivé à l’aéroport de Québec 3 heures à l’avance avec mon vélo et mes sacoches, je voulais m’assurer d’embarquer avec tout mon kit!

Premier en ligne au comptoir d’Air Canada, on m’annonce que mon vol de 20h est annulé. J’avais une correspondance à Toronto à minuit. La préposé me déniche un siège sur le vol de 18:30h, Youpie!!! Je me retrouve dans la zone internationale…mais ce vol est reporté à 5 reprises jusqu’à ce qu’on confirme son départ pour 23h.  Inutile de patienter plus longtemps à l’aéroport pour espérer rejoindre ma connexion à Toronto sur mon vol vers Santiago à minuit!  Je fais débarquer mon vélo de la soute de l’avion et je retourne à la maison après m’être assuré une place sur le vol du lendemain. Par la même occasion, je venais de perdre mon vol au Chili entre Santiago et Puerto Montt. $$$

Je décolle finalement le lendemain à 16h et arrive à temps avec TOUT mes bagages à Santiago. Je rejoins Puerto Montt vers 21h et mon taxi m’attendait comme prévu!

Puerto Montt est une coquette ville touristique avec sa promenade longeant la côte.

Comme la Carretera est partiellement fermée à Santa Lucia en raison d’un glissement de terrain, je dois prendre 2 traversiers, le premier de Puerto Montt à Chaiten. Ce glissement a définitivement rayé de la carte Villa Santa Lucia…du moins pour un bon moment. Le gouvernement a fait évacuer le village car les risques d’un second glissement sont encore bien présents. La pluie incessante a obligé les secouristes à interrompre la recherche des disparus. C’est un glacier qui s’est décroché en haute montagne emportant avec lui roches et végétation.  Tout ça a provoqué la création d’un gigantesque torrent qui dévalait la vallée engloutissant sur son passage la moitié du village et tuant plus d’une quinzaine de personnes.

16 Janvier, Mardi; 15C

Ballade à Chaiten:

Je fais escale à Chaiten pendant 15 heures avant d’embarquer sur le second traversier de 23h. Je passe la journée à me balader en ville après avoir loué une chambre pour la journée avant que la pluie ne se pointe. J’aurais pu m’en passer… je n’ai pas réussi à dormir de toute façon!

17 Janvier, Mercredi; 11C

Raul Marin Balmaceda/La Junta: Distance: 75.35 km; Temps roulé: 5:55:39; Vitesse moyenne: 12,7km/h; Vitesse Max: 38,5km/h; Gain alt: 773 m; Cadence moyenne: 78RPM

Départ à 23h pour 7 heures de mer jusqu’à Chaiten.  Tout le monde dort sur les banquettes.

Arrivé sous la pluie à 6h du matin à Raul Marin pour entreprendre mon périple sur le Ripio (route de terre et de gravier, genre planche à laver). Je fais un arrêt 2 km plus loin chez le premier Hospedage afin d’y déposer 2 pneus que j’ai apportés pour mes amis Normand et Hélène qui voyagent sur leur tandem depuis plus d’un an.   Ils viendront les chercher dans quelques semaines. Je leur ai offert 2 petites bouteilles de sirop d’érable en cadeau!

75km et 773D+ sous la pluie pour me rendre à La Junta.  Un peu raide pour la première journée d’un cycliste qui n’a pas vraiment la forme.  On prétend que ça revient après la première semaine! Consolation: Lorsqu’il pleut, les véhicules ne soulèvent pas de poussière!

Je croise 3 Chiliens en vélo de montagne quelques km plus loin.  L’un d’eux a fait une chute dans le ripio mou en prenant trop vite une courbe au bas d’une descente. Il a fracturé son porte-bagage arrière dans sa chute.  Je lui offre 2 Tie-wrap en plastique mais je doute que ça fasse l’affaire.  La ville la plus proche est à 75km et la route est en ripio jusqu’à destination.  Il devra sans doute trouver un véhicule pour se rendre à La Junta.

J’ai fait la rencontre d’un australien (Henry) et d’un argentin (Andreas) sur le ferry.  Henry, qui est âgé de 70 ans, a traversé les USA de San Francisco à New York en 89 jours l’an dernier. Après s’être croisé 2 fois sur la route, il me tient compagnie jusqu’à La Junta et nous ne nous quitterons plus jusqu’à El Calafate en Argentine.  Andreas cassera la patte de son dérailleur après 30 km.  J’apprendrai quelques jours plus tard qu’il a réussi à en trouver une par hasard dans un petit magasin de vélo.  Incroyable!

Le plus déconcertant avec le ripio, ce sont les rouleaux de terre, des bosses à répétition, comme un planche à laver.  Difficile à expliquer si vous n’avez jamais expérimenté par vous même! Admettons qu’il est préférable de tenir le guidon à deux mains.  Il est impossible de maintenir un rythme, même en descente. Casse-gueule assuré! Le voyage s’annonce un peu plus compliqué que j’anticipais!

Il a plu toute la journée mais je suis très confortable sous mes vêtements de pluie. Le mercure se tient autour de 09-12C.  Arrivé à La Junta, nous ne trouvons qu’un gîte avec un lit double à se partager….hahaha…plutôt intime pour une première nuit avec mon nouveau copain! Espérons que nous ne ronflerons pas trop!

18 Janvier, Jeudi, 14C

La Junta/Puyuhuapi: Distance: 44.62 km; Temps roulé: 2:56:39; Vitesse moyenne: 15.2km/h; Vitesse Max: 50,5km/h; Gain alt: 728 m; Cadence moyenne: 85RPM

Lever à 7h et on embarque sur la route vers 8:00h. Henry préfère rouler tôt, ce qui est préférable pour éviter la circulation et la poussière soulevée par les véhicules. Henry a beaucoup d’expérience en cyclotourisme et des mollets d’acier. Il est très méthodique et j’apprendrai beaucoup de lui.  Comme il est beaucoup plus en forme que moi, il m’amènera à dépasser mes limites à de nombreuses occasions. Il est un partenaire patient, courtois, et nous nous accordons à merveille.

Partiellement nuageux, 27km de route pavée, nous arrivons à Puyuhuapi vers 11:30h.  Jolie petite ville située sur le bord d’un lac où j’avais réservé un guest house tenu par une allemande. Nous louerons un taxi (Pickup) pour nous rendre au Parc Queulat en après-midi. La route est fermée sur une section de 5km et nous devrons prendre un ferry. On en profite pour embarquer des pouceux dans la boîte. Au souper, nous aurons droit à la parade du Carnaval avec danse et musique.  Malgré la bruine, tout le village est présent!

Le Carnaval à Puyuhuapi!

19 Janvier, Vendredi, 17C

Puyuhuapi/Villa Amengual: Distance: 81.71 km; Temps roulé: 6:22:45; Vitesse moyenne: 12.8 km/h; Vitesse Max: 53,3km/h; Gain alt: 1969 m; Cadence moyenne: 81RPM

Ouf, un grosse journée aujourd’hui.  Départ de Puyuhuapi à 8h et arrivée à Villa Amengual à 20h! Le rythme d’Henry est beaucoup plus soutenu que le mien mais il est patient. Il prend ça cool mais moi j’ai toujours le pied dans le plancher! Les derniers kilomètres ont été pénibles. Je fais attention de bien m’hydrater et on bouffe fréquemment.  J’ai apporté des électrolytes pour diluer dans mes gourdes et des jujubes GU. On bouffe des Snickers, du pain, du fromage, des biscuits, des barres tendres, du chocolat, beurre d’arachides, des cannes de saumon ou de thon, etc… On remplit nos bouteilles dans les milliers de ruisseaux et chutes qui longent la route.

En approchant du village, on rencontre un cycliste au bord de la route pour lui demander de nous indiquer un gîte.  Je suis heureux de constater que mon espagnol 101 n’est pas complètement effacé de ma mémoire car Henry ne parle qu’anglais et Allemand. Il s’avère que ce cycliste est un Argentin dans la 60n qui voyage avec 6 copains venus avec leurs vélos de montagne pour rider sur la Carretera. Il me recommande un guest house et nous convenons de souper ensemble vers 21h. Ce sera un repas très agréable et une bonne pratique pour mon espagnol qui est de niveau semblable à leur anglais. LOL!

20 Janvier, Samedi, 28C

Villa Amengual/Villa Maniguales Distance: 59.07 km; Temps roulé: 3:26:45; Vitesse moyenne: 17.2 km/h; Vitesse Max: 66,6km/h; Gain alt: 692 m; Cadence moyenne: 86RPM

Nous avons fait une pause ravito sur un viaduc surplombant une rivière…encore! À l’approche d’une voiture, à la blague, j’allonge le bras pour leur présenter un biscuit au bout de mes doigts afin de les inviter à partager avec nous.  10 mètres plus loin, la voiture s’immobilise…je m’approche, un peu méfiant!  Le chauffeur et sa conjointe me font un large sourire et m’offrent une grosse barre de chocolat à peine entamée.  Muchos Gracias!  et ils reprennent leur chemin.  Génial, nous l’avons bouffé au complet sur le champ!

Ce fût une magnifique journée ensoleillée et chaude…un peu trop même! Une étape reposante. Les paysages sont à couper le souffle. Le village borde une grande lagune dans laquelle nous n’hésiterons pas de s’y baigner!  L’eau est froide mais devient confortable après quelques minutes d’immersion. Quel plaisir après une journée de vélo!  Ce sera la seule occasion qui se présentera pour se baigner au cours du voyage.

21 Janvier, Dimanche, 22C

Villa Maniguales/Coyhaique Distance: 88.55 km; Temps roulé: 5:42:36; Vitesse moyenne: 15,5 km/h; Vitesse Max: 55,6km/h; Gain alt: 1336 m; Cadence moyenne: 86RPM.

Journée costaude avec de bonnes côtes! À mi-chemin, on fait un arrêt dans un ranch équestre pour se ravitailler.  Nous sommes les seuls clients et nous aurons droit à un hamburger de mouton gargantuesque. Nous traverserons un tunnel dans la montagne au cours d’une longue montée de 12km atteignant D+11% par endroit. Elle sera suivi d’une deuxième montée abrupte avant d’atteindre la ville de Coyhaique. Ouf, j’étais content d’arriver!

Coyhaique est une magnifique petite ville touristique.  Un centre de ski en saison hivernale.  Le cœur du village offre une multitude de boutiques et restaurants le long d’une rue piétonnière. Nous y dégusterons notre premier Parrilla, un plateau de viandes variées grillées sur un mini BBQ au charbon de bois. (Poulet, Boeuf, Mouton, Porc, Saucisses accompagnés d’un gigantesque plats de frites!) Hé non, on en viendra pas à bout!

En sortant du restaurant, on fait une rencontre ahurissante, un chien au comportement pour le moins bizarre!

22 Janvier, Lundi, 15C

Coyhaique/Cerro Castillo Distance: 97,61 km; Temps roulé: 7:02:07; Vitesse moyenne: 13,9 km/h; Vitesse Max: 75,6km/h; Gain alt: 2831 m; Cadence moyenne: 87RPM.

Ouf, celle-là a été tough!  J’ai vraiment été au bout de mes ressources et j’ai failli renoncer à plusieurs reprises, d’autant plus que la journée précédente avait été costaude aussi.  Des montées qui n’en finissent pas, à chaque virage, on espère que c’est la dernière. Je dois pousser mon vélo sur plusieurs kilomètres et des cyclistes plus jeunes que nous rencontrons en font autant. J’en ai même vu un abdiquer! Henry est un ancien coureur de vélo de montagne. Il s’adapte plus facilement que moi et jamais on ne l’entend se plaindre. Un exemple de résilience inspirant!

Vers le 80ième km, j’envisage sérieusement de faire du pouce.  J’avance péniblement par poussée de 500mètres.  Pause…Chocolat…breuvage…jujubes! Rien y fait et le vent de face s’est levé depuis plusieurs kilomètres. Je suis découragé mais je me rend bien compte qu’Henry a encore de l’énergie à revendre.  Merde, je me sens comme un poids lourd.  Je lui propose de continuer seul, il refuse et m’affirme que lui aussi souffre beaucoup.  On envisage même de planter notre tente sur le bord de la route.

Sur le point d’abandonner, je consulte mon GPS Garmin et je constate qu’à quelques km plus loin se profile une longue côte descendante. Exactement ce qu’il fallait pour me ragaillardir.  Nous sommes à environ 25km de Cerro Castillo et nous sommes en ascension depuis 50 kilomètres. Il faudra bien que ça descende à un moment donné!

Arrivé au km 81, nous entreprenons une descente continue sur plus de 12 kilomètres. La jouissance totale et le panorama est à couper le souffle!!! Je m’en serais voulu pour le reste de mes jours si j’avais embarqué dans un camion 25 km plus tôt! La route descend comme un serpent jusqu’au village de Cerro Castillo. Nous faisons un pause dans une halte pour prendre des photos et jouir du moment!

Arrivée en bas, il ventait à écorner un bœuf!

On finit par trouver un guest house plutôt ordinaire ( il y avait des champignons de 6 centimètres qui poussaient dans la salle de bain) et un petit resto sympa pour le souper.  On y retournera même le lendemain pour déjeuner.

Aujourd’hui, Henry a eu 71 ans!

23 Janvier, Mardi, 19C

Cerro Castillo/Bivouac camping sauvage Distance: 52,35 km; Temps roulé: 5:30:39; Vitesse moyenne: 9,5km/h; Vitesse Max: 32,8 km/h; Gain alt: 983 m; Cadence moyenne: 84RPM.

Les derniers 12km étaient robustes! Notre destination est Puerto Tranquillo mais c’est trop loin pour y arriver en une journée. À mi-chemin, on commence à chercher un endroit pour bivouaquer. Un couple de cycliste français nous guide vers un endroit près d’un ruisseau qu’ils ont repéré sur une application IPhone. Malheureusement, une clôture barrée en interdit l’accès.  Ils poursuivent leur chemin alors que nous décidons d’enjamber la barrière. Ce sera ma première nuit sous la belle étoile. Au moins, il ne pleut pas!  Henry a une crevaison lente sur sa roue arrière et en profite pour tenter de la localiser…sans succès! Changement de tube! Depuis ce matin qu’il doit gonfler son pneu périodiquement.

C’est ça le ripio, impossible d’accélérer dans les descente sans risquer de tomber:

J’ai gelé toute la nuit, le mercure a du descendre sous les 0C.  Il y avait même de la glace sur le double-toit de la tente. Lever à 7h et on reprend la route vers 8h.

24 Janvier, Mercredi, 19C

Bivouac/Puerto Tranquilo Distance: 63,76 km; Temps roulé: 4:54:39; Vitesse moyenne: 13,0km/h; Vitesse Max: 47,5 km/h; Gain alt: 892 m; Cadence moyenne: 78RPM.

Étape importante avec une journée de repos pour visiter les célèbres Cavernes de Marbre. Une petite pause me fera le plus grand bien! On arrive en début d’après-midi et on se trouve une auberge à proximité.  J’en avais réservé une sur Booking.com mais on a réalisé qu’il fallait monter 5km de pente pour y accéder!

On magasine nos billets pour la croisière prévue le lendemain et on relaxe en faisant sécher nos tentes. J’en profite pour aller faire laver nos vêtements chez une voisine.

Lever à 7h pour se rendre au bateau. Chanceux, il n’y a qu’une famille de 4 chiliens qui se joint à nous. Les autres embarcations transportent parfois jusqu’à 12 touristes. Nous voguons pendant 30 minutes pour atteindre les cavernes.  La visite durera 2 heures et nous sommes époustouflés par la beauté et les couleurs des cavernes. Un must à ne pas manquer!

Nous passons le reste de la journée à bouffer et relaxer sur une terrasse tout en profitant du WIFI pour communiquer avec nos familles via Facebook. Le WIFI est tellement lent que nous le surnommons WIFOU! Je trimballe mon ordinateur pour maintenir le contact avec mes clients et faire rouler la business depuis le début.  C’est parfois un peu agaçant mais j’ai pas à me plaindre! Quelle chance que j’ai de pouvoir m’absenter du bureau pendant 30 jours tout en continuant de travailler et de voyager.  Joindre l’utile à l’agréable!

26 Janvier, Vendredi, 24.4C

Puerto Tranquillo/Puerto Bertrand Distance: 63,43 km; Temps roulé: 5:47:39; Vitesse moyenne: 11,5km/h; Vitesse Max: 46,09 km/h; Gain alt: 1346 m; Cadence moyenne: ??RPM.

Une belle journée sans encombres. De bonnes montées en début et fin de journée sous des paysages magnifiques. Rendu à Puerto Bertrand, on s’est arrêté dans un petit resto et j’ai demandé à la serveuse des indications pour s’héberger.  Elle nous propose une merveilleuse chambre dans une bâtiment en construction à l’arrière du resto. Génial!

27 Janvier, Samedi, 19C

Puerto Bertrand/Cochrane Distance: 49,61 km; Temps roulé: 3:55:46; Vitesse moyenne: 12,6km/h; Vitesse Max: 51,1 km/h; Gain alt: 1145 m; Cadence moyenne: ???RPM. Pour revivre ma journée: RELIVE Cochrane

Cette étape est très vallonnée. Ça ne cesse démonter et descendre. Cochrane est la dernière ville dotée d’un guichet automatique (ATM) où nous pouvons acheter des devises pour nous rendre jusqu’en Argentine. Nous y trouvons un guest house potable et passons la journée à se promener en vélo et à déguster des bières dans un petit bistro.  Je vous confirme que les bières artisanales chiliennes sont nombreuses et délicieuses. Bien que je ne boive plus d’alcool depuis plus de 3 ans, je n’ai pu résister à me désaltérer avec la bière chilienne.  Je n’ai trouvé qu’une seule fois de la bière sans alcool.

Nous repartons vers 9h le lendemain après être repassé au guichet ATM et je constate que j’ai perdu mon détecteur de cadence hier.

Nous longeons la Rio Baker. Son eau est turquoise!

28 Janvier, Dimanche, 22C

Cochrane/Bivouac Camping Framboises Distance: 49,02 km; Temps roulé: 4:40506; Vitesse moyenne: 10,5km/h; Vitesse Max: 44,3 km/h; Gain alt: 936 m; Cadence moyenne: ??RPM. Pour revivre ma journée: RELIVE Cochrane

Les prochains 40km seront les plus difficiles ou du moins, les plus dangereux du voyage en raison de la qualité du rupio.  En effet, une vingtaine de centimètres de gravier a été récemment ajouté sur la route. Il est mou, poussiéreux, instable et mal compacté. La roue avant du vélo s’enfonce dedans et dérape en tout sens.  Je réduit la pression dans mes pneus. Il faut ralentir l’allure et être constamment aux aguets lorsque des véhicules nous dépassent. Encore pire dans les descentes, on risque la chute à tout moment. À chaque véhicule qui passe, nous sommes saupoudrés de poussière. J’ai le moral au plus bas! On prend un ravito à l’écart du chemin pour respirer un peu.

À plusieurs reprises nous échangerons nos positions avec un groupe de jeunes cyclistes chiliens. On se dépassera mutuellement à plusieurs reprises. Après une longue descente, nous les rencontrerons encore à l’approche d’un pont. Ils nous indiquent qu’il y a un camping magnifique à 3.5Km dans la forêt.  Après réflexions, nous décidons de les suivre.  Ce sera une très sage décision!

On se retrouve sur une ferme perdue longeant une magnifique rivière. La propriétaire y a aménagé un terrain de camping avec douche (froide), toilette et foyer extérieur.  Un cheval se promène librement au milieu du terrain.  Nous sommes les seuls clients. Le site est enchanteur, que du bonheur!

Je me dirige vers la maison de la fermière pour payer mais il n’y a âme qui vive! J’entends la voix d’une femme au loin. C’est la fille de la fermière qui m’indique qu’elle est en train de cueillir des framboises pour préparer de la confiture. Henry est un grand amateur de fruits sauvages. Je vais donc le chercher pour aller aider la fille.  On se retrouve dans une grande clairière couverte de framboisiers.  Il y en a des milliers.  En moins d’une heure, nous remplissons un 4 litres de framboises et lui remettons en cadeau!  Je lui demande si nous pouvons déjeuner chez elle le lendemain. Yes!!!

Nous passons une soirée magnifique et je prépare un spaghetti sauce tomates et fromage pour nous eux. C’est le paradis!  Vers 21h, nous allons nous coucher bien que la brunante n’arrive que vers 22h.  Le lendemain, déjeuner chez la fermière. Délicieuses brioches et confitures de cerises et de framboises servis avec Nescafé, bien entendu! (Le chilien ne boivent que du Nescafé, à notre grand damne!)

29 Janvier, Lundi, 16C

Bivouac Camping super/Caleta Tortel Distance: 84,59 km; Temps roulé: 6:33:54; Vitesse moyenne: 12,9km/h; Vitesse Max: 48,6 km/h; Gain alt: 972 m; Cadence moyenne: ??RPM. Pour revivre ma journée: RELIVE Caleta Tortel

Journée costaude. On savait que la route serait longue et qu’il y avait peu de possibilité que nous atteignons Caleta Tortel en une journée. Pour s’y rendre, nous devons quitter la Careterra Australe pour franchir 20km en direction de l’océan. Ce village est reconnu mondialement pour ses trottoirs en bois. C’est la seule façon de circuler dans le village. Pittoresque!  Arrivé à l’intersection en fin de journée, nous y rencontrons une jeune cycliste Suisse que nous avions croisé à deux reprises plus tôt cette semaine. Elle revient de Tortel et nous indique qu’il y pleut tout le temps! La route descend sur plusieurs km avec une remontée abrupte vers la fin.  Nous profitons d’un vent arrière et décidons d’essayer de l’atteindre. Ouf…j’ai poussé fort!

Nous avons atteint le village vers 17h. Sur la place principale, un kiosque touristique vous indique les pensions disponibles pour nous héberger. Le préposé nous propose un gite au bas des escaliers (quelques centaines). Ça fait pas mon affaire pantoutte! Il nous propose de camper sur une plate-forme en bois! Pas vraiment, merci!

Je demande à Henry de surveiller les vélos pendant que j’entreprends de cogner aux portes des maisons à proximité du stationnement pour trouver un gîte plus facile d’accès. Bingo!

Nous sommes allés diner dans un petit bistro qui n’offrait que du pain et des confitures. Vers 20h, une pluie diluvienne ne cessera de tomber jusqu’au lendemain!

En soirée, nous irons souper dans un charmant petit resto à la cuisine prétendument française. Le proprio était vraiment sympa!

Lever vers 7h am.  Nous profitons d’une accalmie pour aller visiter le village. Les trottoirs se prolongent sur plusieurs kilomètres. C’est magique de parcourir la baie sur ces planches de bois franc pendant que plusieurs chiens nous accompagnent! Nous nous sommes promenés jusqu’à 9h sans réussir à trouver un seul endroit pour déjeuner. En dernier recours, nous nous sommes rendus chez la boulangère du village qui a accepté de nous préparer exceptionnellement 2 cafés et de nous vendre des gâteaux pour déjeuner. Elle est allée chercher les cafés dans sa maison à l’arrière!

30 Janvier, Mardi, 12C

A) Caleta Tortel/Puerto Yungay ; B) Rio Bravo/Refugio Distance: 25,92 km; Temps roulé: 1:49:36; Vitesse moyenne: 13,5km/h; Vitesse Max: 13,5 km/h; Gain alt: 450 m; Cadence moyenne: ??RPM.

Nous quittons Caleta Tortel en voiture. Je déniché un chauffeur pour nous reconduire à l’intersection quelques 20km plus loin. Ça ne me tentait pas de me retaper la même route qu’hier. Nous avons ensuite roulé jusqu’au traversier de Puerto Yungay\Rio Bravo. Nous avons bouffé au resto du quai en attendant le bateau.

La traversée a duré environ 90 minutes. Arrivé de l’autre côté à Rio Bravo, nous avons roulé pendant 12km avant de trouver un refuge abandonné sur le bord de la route. Je suis allé demandé l’autorisation de camper au propriétaire et nous nous sommes installés pour la nuit. Une heure plus tard, un des jeunes que nous avions rencontrés sur le ferry est venu nous rejoindre. Un cyclotouriste argentin en vacances pour 6 semaines. Après le souper, nous avons placoté jusqu’à 20 heures et puis dodo pour tous dans nos tentes respectives que nous avions montées à l’intérieur du refuge.

31 Janvier, Mercredi, 8C

Rio Bravo Refugio/ Refugio de Jorge Distance: 57,75 km; Temps roulé: 4:30:36; Vitesse moyenne: 12,8km/h; Vitesse Max: 50,4 km/h; Gain alt: 1211 m; Cadence moyenne: ??RPM.

Lever à 7h après une nuit glaciale.  On plie bagages après avoir ingurgité un bol de céréales et un Nescafé. Notre ami Argentin décide de faire la grasse matinée. Quelques bonnes bosses sur le parcours et la pluie s’installe en début d’après-midi. On nous avait recommandé le refuge de Jorge à 55 km de Rio Bravo. On s’arrête à la première maison que nous rencontrons et demandons si on peut camper au propriétaire. Il ne parle pas un mot d’anglais mais on finit par comprendre qu’on peut s’installer un peu n’importe où. Le sol est en forte pente et la forêt est intense. Après plusieurs minutes à rechercher un talus horizontal, j’en conclu qu’on est pas au bon endroit.  Je sors mon espagnol 201 et j’essaie de faire comprendre au proprio qu’on recherche un Refugio. Il finit par nous indiquer qu’il y en a un 5 km plus loin.

On reprend la route sous la pluie et on tombe sur le fameux refuge de Jorge. Je vais demander la permission qui nous est accordée avec un mot de bienvenu!  Le refuge est une cabane en bois dont les planches pivotent pour laisser entrer l’air. Surprise en ouvrant la porte…un gros feu de foyer réchauffe l’endroit. C’est très rustique mais au moins, nous sommes à l’abri de la pluie et bien au chaud.  Il y a même une bécosse sèche à l’arrière.  Un ruisseau roule de l’autre côté de la rue où nous pouvons nous approvisionner en eau potable.

Une demie-heure plus tard, on entend quelqu’un arriver avec une brouette de buches. C’était le célèbre Jorge!  Il ne parle pas un mot d’anglais et est collant comme une mouche. Il s’est paisiblement assis à côté du foyer et nous a observé pendant de longues minutes…pendant des heures! En réalité, il est resté avec nous pendant au moins 2 heures, jusqu’à ce que nous lui fassions comprendre qu’on devait préparer notre repas et dormir.  On a bien essayé d’échanger un peu avec lui.  J’ai cru comprendre qu’il est né à O’Higgins, qu’il est célibataire, que ses seuls amis sont les cyclotouristes qui font escale au refuge. Il est bien gentil Jorge, mais c’est un méchante tache à marde comme on dit chez nous.

Il est revenu en soirée nous porter 2 bûches mais nous avions déjà fait une razzia dans la forêt de l’autre coté de la rue.  Nous avons réussi à le mettre dehors pour dormir mais on s’est fait emboucaner solide pendant la nuit, à tel point qu’Henry a dû ouvrir la porte pour ne pas étouffer (il fait de l’asthme) .  Nos vêtements et sacs de couchage auront une odeur de fumée pour le reste du voyage!

Nous avons levé le camp vers 7 heures avant que Jorge ne se pointe encore. En faisant mes bagages, j’ai remarqué qu’il manquait un mousqueton sur l’une de mes sacoches. Henry me dit qu’il l’avait aperçu sur le plancher la veille… Jorge?

En discutant avec notre amie Cycliste Suisse le lendemain, nous apprendrons que Jorge l’a harcelé sexuellement la veille. Il réclamait des baisers et voulait qu’elle aille avec lui dans sa maison. Elle a eu la peur de sa vie!  Heureusement, d’autres cyclistes sont arrivés dans la soirée!

1 Février, Jeudi, 12C

Refugio de Jorge/Villa O’Higgins Distance: 31,15 km; Temps roulé: 2:23:49; Vitesse moyenne: 13,0km/h; Vitesse Max: 49,0 km/h; Gain alt: 467 m; Cadence moyenne: ??RPM.

Villa O’Higgins, avant dernière étape au Chili avant de prendre le traversier pour l’Argentine. La route qui longe le Lago Cines est splendide mais il en va tout autrement des 10 derniers kilomètres de rupio.  Ils devaient surement servir à graver dans votre mémoire combien il est parfois pénible et enrageant de rouler dessus! L’Enfer avec ses planches à laver, ses côtes pentues et sa poussière. Un bon vent de face pour agrémenter le tout!

Mais quelle satisfaction d’arriver à destination!

O’Higgins est un charmant petit village touristique et constitue la fin de la Carretera Australe. Impossible de se rendre plus loin avec un véhicule moteur!

Le défi consiste ici à se trouver un place sur l’un des trois traversiers qui assurent la liaison avec l’Argentine. La procédure de réservation est chaotique, voir anarchique sinon délirante! Il faut mentionner que le plus gros des 3 traversiers est hors d’usage depuis plusieurs mois.  Les 2 autres peuvent transporter 18 passagers et entre 5 et 7 vélos sur le pont arrière. Il peut y avoir 2 voyages par jour selon l’humeur des capitaines et des conditions météo. Les 2 premiers quittent le port vers 7h du matin. Si le vent le permet, les capitaines acceptent parfois de faire une deuxième traversée vers 13h. Prenez note que les vagues passent parfois par dessus le bateau!

La première étape consiste à enregistrer son nom sur les listes d’attente.  Comme il y a 2 compagnie maritime différentes, il y a 2 listes. Pour ajouter un peu de piment, les touristes s’inscrivent sur les 2 listes en espérant embarquer sur le premier qui se libère. Ça fout le bordel total.  Pas moyen de savoir quand nous embarquerons, mais on nous prévient que ce ne sera pas avant 3 ou 4 jours. Nous rencontrons des cyclistes qui attendent depuis une semaine. Au moins, du côté de O’Higgins, il y a des hôtels, des restaurants et des épiceries. Si vous venez dans l’autre sens, il n’y a aucune nourriture disponible de l’autre côté du lac. Imaginez 5 jours sans bouffe!!! Heureusement, la majorité des voyageurs connaissent la situation et l’entre-aide est de mise.

Pour mettre les chances de notre bord, je suggère à Henry de louer notre chambre chez la femme de l’un des capitaines.  Elle tient une auberge et des cabanas. On ira même jusqu’à y prendre nos soupers pour qu’elle nous aime encore plus! On s’installe donc pour quelques jours, tout en rayant mon projet de visiter Torres Del Paine en raison du manque de temps avant de m’envoler de El Calafate. Nous sommes mercredi!

3 Février, Samedi, 22C

O’Higgins/Candelario Mancilla Distance: +/-12 km; De O’Higgins au bateau; du Quai au Douanes; Des douanes au camping sauvage.

Vendredi, elle (Ana) nous laisse un petit espoir pour le voyage de l’après-midi….mais il sera annulé. Samedi matin au déjeuner, je lui montre mon billet d’avion pour Buenos Aires le 11 février tout en lui expliquant que j’ai besoin de 5 jours de vélo au minimum pour me rendre à El Calafate. Mon calme, mon sourire et ma gentillesse finiront par porter fruits!

Vers midi, elle me suggère de préparer nos bagages au cas où…et vers 13h, elle nous confirme de nous rendre en toute urgence au port qui est à 7 kilomètres d’O’higgins.  Ni une ni deux, on roule comme des débiles jusqu’au port!

Arrivé au quai, l’ambiance est tendue.  Il y a 7 cyclistes et un groupe de 15 marcheurs australiens sur un tour organisé. Moi et Henry sommes arrivés les derniers, on fait pattes blanches. Soudainement, le Capitaine nous crie d’avancer avec nos vélos. On passe devant tout les autres cyclistes et les 4 jeunes commencent à se plaindre argumentant que ça fait une semaine qu’ils attendent et que leurs billets sont déjà payés! Des Carabineros surveillent l’embarquement. On monte avec les vélos, le cœur plus léger! Quelle chance nous avons! Notre stratégie a été payante!

La traversée a été mouvementée. 2 heures à se faire brasser par le vent et les vagues.  Les derniers 30 minutes ont été holé holé!

Rendus à Candelario Mancilla, il y avait un camping à côté du port. Nous avons préféré passer immédiatement aux douanes pour faire un bivouac sauvage quelques kilomètres plus loin afin de tenter d’embarquer sur le traversier de 11h à Lago Del Desierto demain.

Les 8 premiers kilomètres en sortant du traversier sont costauds. Un montée continuelle avec des dénivelés variant de 7 à 14% sur un ripio impossible à rouler sur le vélo.  On pousse continuellement! Nous avons parcouru 4 kilomètres avant de trouver un terrain plat à l’abri du vent pour planter nos tentes.

4 Février, Dimanche, 14C

Candelario Mancilla/El Chalten Distance: 48,39 km; Temps roulé: 3:37:49; Vitesse moyenne: 13,4km/h; Vitesse Max: 38,9 km/h; Gain alt: 861 m; Cadence moyenne: ??RPM.

Réveil à 5h du matin, il fait encore noir. La nuit a été fraiche et courte. C’est pas l’envie de me blottir au fond de mon sac de couchage qui me manque!  On plie bagages, Henry nous prépare un café et des céréales avec du lait en poudre et de l’eau chaude. Beurk!…mais il faut se mettre quelque chose dans l’estomac avant d’entreprendre le mythique sentier vers Lago Del Desierto!

Le soleil se lève et nous offre des éclairages magiques sur la montagne. On pousse, pousse et pousse.

Arrivé au sommet, la piste fait 2 mètres de large et devient partiellement carrossable sur 3 à 5 kilomètres. Il faut rouler avec prudence sur cette corniche car la falaise est profonde et escarpée. Soudainement, on aperçoit un pancarte de bienvenue en Argentine. Surprise, le sentier passe de 2 mètres à 50 centimètres de large. Ayoye, c’est un sentier pédestre!

Nous traverserons des marécages, des cours d’eau à pieds nus, des forêts enchanteresses, des montées dingues, des talus à 20%D+, des passages étroits entre les conifères, et j’en passe. Ce sentier nous laisse des souvenirs inoubliables et merveilleux. Tout un défi mais tellement fascinant. Nous nous comptons chanceux car depuis quelques jours, il n’y a pas eu de pluie. Le sentier est presque sec!

À 3 ou 4 km de la fin, du sommet de la montagne, on aperçoit le Lago Del Desierto .  Il est 10;50h et le traversier est encore à quai. Encore un peu d’espoir mais nous ne nous faisons pas d’illusions, ça va être serré.  Je prends les devant et pousse du mieux que je peux dans la longue descente mais le sentier est tellement accidenté qu’il est impossible d’accélérer sans tomber.  J’arriverai au quai à 11;15h pour voir le bateau s’éloigner à 500 mètres de moi.  Déception, mais heureusement, il y sera de retour vers 17h.

Nous passons par le contrôle frontalier pour estampiller nos passeports et officialiser notre entrée sur le territoire Argentin. Nous profiterons de la journée pour laver nos vélos, admirer le paysage et les bourrasques de vents qui soulèvent l’eau sur le lac comme des tempêtes de sable: Lago Del Desierto tient-il son nom de là?

Chili Photo Henry (25)

Le bateau revient vers 18h et le vent nous fait craindre le pire…mais on largue les amarres vers 6:30h. La traversée se passe sans encombres mais c’est très impressionnant de voir les gouttelettes d’eau balayées par le vent. Nous accostons à destination vers 20h. Il reste environ 38km de rupio avant d’atteindre El Chalten et la pluie s’est mise de la partie. Le parcours est relativement plat et nous bénéficions d’un vent de dos.  Par endroit, la route est inondée par la rivière.

Nous rejoignons El Chalten à la brunante vers 21;30h. J’avais réservé une chambre double dans une magnifique auberge avant de partir de Québec.  J’offre à Henry de la partager avec moi.

5 Février, Lundi, 19C

El Chalten est une petite bourgade très touristique situé au pied du Fitz Roy.  C’est une plaque tournante internationalement reconnue pour ses multiples sentiers pédestres en montagne. On se croirait en Suisse! Des dizaines de restaurants et de boutiques offrent des produits aux nombreux touristes. Un confort occidental parfait mais le cachet argentin en prend pour son rhume!

Henry reprend la route vers El Calafate après-demain. J’irai le rejoindre en bus 2 jours plus tard. Au programme: lecture avec ma liseuse, promenades dans le village, copieux repas dans les restaurants argentins.  Déjà trois semaines qu’on voyage ensemble! Ça fait du bien de me retrouver seul à relaxer à mon rythme. J’aurais aimé escalader le sentier qui se rend au Fitz Roy mais d’épais nuages enveloppent la montagne et mon corps n’a pas envie de se faire violence.

8 Février, Jeudi, 18C

Je prends le bus à 13h en direction d’El Calafate. 235km de pampa.  Le chauffeur me demande de retirer les pédales, la Roue Avant et le guidon pour pouvoir loger le vélo dans le compartiment a bagages. On m’avait prévenu que le vélo pourrait suivre dans un autre bus en cas de manque d’espace. Ouf!

Le paysage change dramatiquement dès la sortie de El Chalten. De plaines à pertes de vues et aucun arbre à l’horizon..et le vent qui ne cesse d’augmenter. Ça me fait penser à Henry qui s’est tapé ces 235km en 48 heures.

J’arrive à El Calafate vers 16;30h.  Je reçois un texto d’Henry.  Il a choisi un autre hotel que le mien.  Celui que j’avais réservé est en haut de la montagne, à 3km du centre-ville. J’annule ma réservation et je rejoins Henry quelques minutes plus tard. Son hotel est super.

El Calafate est un gros village touristique et constitue le point de départ pour se rendre au glacier Perito Moreno. Henry a déjà acheté les billets pour demain matin. On s’offre une bonne bouffe avant d’aller se coucher tôt pour l’expédition au glacier.

Le bus se pointe à 8:30h et nous nous dirigeons vers le terminus où un luxueux autobus nous attend.  Le trajet pour se rendre au Perito Moreno durera presque 2 heures. Nous arrivons dans un gros stationnement vide situé à proximité d’un gros restaurant. L’endroit doit être très achalandé en milieu de journée! Des indications nous dirigent vers de modernes passerelles en acier qui se rendent au glacier. Un panneau nous indique qu’il y aura plusieurs kilomètres de passerelles à parcourir.  Après quelques minutes de marche nous apparait le glacier au loin.  La scène me coupe le souffle. Il est gigantesque! J’ai pris des centaines de photos…mais aucune ne semble rendre hommage aux images que j’ai sous les yeux!

Tout simplement Grandiose! On se sent minuscule devant autant de beauté!

J’aurai même droit à un évènement spectaculaire.  C’est ce qu’on appelle être au bon endroit, au bon moment, et avec la caméra en marche!

Nous retournerons à El Calafate vers 16 heures. Quelle journée mémorable…et un souper typique nous attend en ville!

Encore une fois, on se paye la traite. Nous irons dévorer un parrilla (barbecue argentin avec d’énormes morceaux de viande qui cuisent sur une braise blanche) dans le plus chic restaurant de la ville. Pour couronner le tout, on s’offre notre première bouteille de vin du voyage, un savoureux Syrah Argentin.

C’est notre repas d’adieu! Henry poursuit sa route jusqu’à Ushuaïa demain. Pour ma part, je dois démonter mon vélo pour prendre l’avion en direction de Buenos Aires dans 2 jours.

Henry a été un compagnon de voyage idéal.  Je n’avais pas prévu voyager en duo et sincèrement, l’idée ne m’avait même pas effleuré l’esprit! Nous nous sommes entendus comme des copains d’enfance. Aucune tension, un respect mutuel total, un rythme similaire, même si Henry a dû m’attendre à quelques reprises. J’ai beaucoup appris de lui et il a su m’amener à dépasser mes limites. Je n’aurais jamais pu franchir de si longues distances en solo, du moins j’en doute fort!  Merci Henry, j’espère que nous aurons l’occasion de faire un autre voyage ensemble un jour…Le Pamir?

10 Février, Samedi, 18C

J’ai pris possession de la boîte que j’avais réservée avant mon départ dans une boutique de vélo locale. USD$25 pour une boite de carton qui avait déjà au moins un voyage trans-atlantique dans le corps. (Étiquette de France sur la boîte)…mais elle est parfaite! Me voici donc prêt à rentrer à la maison.

Après une escale de 36 heures à Buenos Aires, j’ai pris le Vol AC93 en direction de Santiago/Toronto/Québec.

Fin de l’aventure! Un petit montage Vidéo de mon périple!IMG_8625